L'île des oubliés, Victoria Hislop

Couverture de L'île des oubliés, de Victoria Hislop
Cela faisait un petit moment déjà que j'entendais parler de ce livre de Victoria Hislop, et qu'il prenait la poussière (virtuellement, vu que la plupart de mes livres se trouvent dans ma liseuse) dans ma pile (tout aussi virtuelle) de livres à lire. 

Nous voilà partis pour la Crète, dans le petit village de Plaka, avec Alexis, une jeune femme en quête de ses origines. Elle va y lever le voile sur les secrets de famille de sa mère, à travers l'histoire de l'île de Spinalonga, qui servit de ghetto pour les lépreux entre 1904 et 1957. 

De ce sujet a priori intéressant et prometteur, l'auteur tire malheureusement une histoire un peu trop gentillette, où se côtoient des personnages très peu crédibles, embourbés dans leur personnalité manichéenne : la douce et brave Eleni, son mari le courageux Georgi, leurs deux filles, la toujours gentille et travailleuse Maria, la glandeuse et égoïste Anna... Les rebondissements sont prévisibles et parfois même invraisemblables. Le tout est servi dans un style très pauvre, ponctué de tournures de phrases douteuses, et renforcé par une traduction approximative. Je suis restée à plusieurs reprises perplexe face à des mots qui me semblaient tombés là par hasard, complètement hors de propos. 

Le récit est  encombré de détails inutiles et souffre de nombreuses répétitions. Je pense notamment aux interminables descriptions de la vie sur l'île ou du rituel d'accueil d'un nouveau pensionnaire, toujours semblable, mais que l'auteur s'évertue à décrire lourdement à chaque fois. En comparaison, l'évolution du traitement contre la lèpre est traité comme si elle avait envie d'en finir au plus vite avec cette partie. La partie principale du livre, tournée vers le passé, tire en longueur, tandis que la fin, recentrée sur la relation entre Alexis et sa mère Sophia, est expédiée de manière simpliste en à peine trente pages. Au final, le personnage d'Alexis ne présente pas un grand intérêt et quitte à le traiter par dessus la jambe, l'auteur aurait pu s'en passer pour centrer son roman uniquement sur l'histoire de Spinalonga. 

Malgré la gravité et le potentiel émotionnel du sujet, je n'ai pas vraiment été touchée par ce roman. Si l'on fait abstraction du contexte historique, on se retrouve ni plus ni moins face à une histoire à l'eau de rose, où les femmes sont toutes belles et les hommes forts, et où, encore une fois, les gentils gagnent et les méchants sont punis. Dommage que cette histoire d'amour insipide ait pris le dessus sur l'histoire de Spinaloga et ait réellement relégués les lépreux aux rangs des oubliés ! 


4 commentaires:

  1. C'est tellement frustrant quand on tient un roman à la trame prometteuse mais qui se perd dans une forme clichée... Dommage :(

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  2. Oh oui surtout que j'en avais entendu du bien ! Enfin bon... au suivant ;)
    Tu l'as lu toi ?

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  3. J'ai aimé ce livre pour le contexte historique et non, en effet, pour l'histoire d'amour...

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    1. Moi aussi, je trouve que malheureusement l'histoire d'amour prend un peu trop de place, au détriment de l'histoire de Spinalonga. Mais il aura au moins eu le mérite de me faire connaître un peu de cette île!

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