Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan


Couverture de "Rien ne s'oppose à la nuit", de Delphine de ViganLoin de moi l'idée de faire de la récup, mais voici un article que j'avais rédigé pour mon premier blog (oui, j'ai eu un autre blog avant celui-ci), et comme il s'agit d'un livre que j'ai beaucoup aimé, j'ai eu envie de le partager avec vous. Bien que je l'ai lu il y a 5 ans, les souvenirs de ce livres sont encore très bien présents dans ma tête, ce qui est plutôt rare (c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je tiens à tenir ce blog... garder une trace de mes lectures). 

Dans ce livre, Delphine de Vigan entrepend la quête (perdue d'avance, selon ses propres mots) des origines du mal qui a poussé sa mère, la belle Lucille, à se donner la mort à l'âge de 61 ans. Grâce aux témoignages des ses oncles et tantes et aux documents rassemblés au fil du temps (journaux intimes, correspondances, enregistrements, films, etc.), elle plonge dans l'histoire d'une famille nombreuse "classique", gaie et heureuse en apparence, mais marquée par la fatalité. Petit à petit, le voile se lève sur les drames qui ont jalonné le passé : une série de morts prématurées, qui ont marqué l'histoire familiale sur plusieurs années.
En parallèle, l'auteur s'interroge sur la difficulté d'écrire sur soi et de prendre du recul par rapport à sa propre histoire, sur la nécessité de remuer un passé douloureux et de briser des tabous, au risque de détruire un équilibre familial construit sur des silences et des non-dits.

Je dois dire que j'ai commencé ce livre sans grande conviction et sans en attendre beaucoup : on en parlait énormément, j'ai été curieuse.
Ce fut une très bonne surprise pour moi. Le destin de Lucille m'a vraiment emporté. Le sujet m'a interpellé, les questions soulevées par ce roman également. Je regarde cette femme magnifique qui fait la couverture du livre et je ne peux m'empêcher de me questionner sur les tourments qui l'ont poussée à commettre ce geste fatal : est-ce le poids du passé qui l'a fragilisée ou ce mal a-t-il toujours été présent en elle et aurait fini par la détruire malgré tout? A la lecture des événements dramatiques qui ont marqué cette famille, j'en suis venue à me demander si au final certaines personnes "n'attiraient" pas le malheur, ou n'était pas "maudites". À croire que certains sont destinés à boire le calice jusqu'à la lie... Lucille a souffert d'une maladie qui a fini par l'isoler et la couper des siens et je ne peux m'empêcher de me dire que c'est peut-être le poids de cette solitude qui l'a poussée à se donner la mort.

Bien sûr, on peut reprocher à ce livre un côté "voyeuriste". Je pense que cet aspect est bien présent dans le livre, mais qu'il est un peu inévitable lorsque l'on traite ce sujet et qu'on lit un livre qui s'approche plus de la biographie que du roman. Cela ne m'a donc pas posé problème, mais je peux comprendre que certains s'en trouvent gênés. Par contre, je ne suis pas d'accord avec certaines critiques qui qualifient cet ouvrage de doloriste. Évidemment, ce roman est triste, mais je l'ai trouvé également porteur de joie, comme un message pour accepter la part d'ombre qui est en nous pour que malgré tout, la vie continue...

En bonus, la chanson d'Alain Bashung qui inspira le titre du livre :



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